Ces jours-ci je me lève bien avant le soleil, comme une invitée de la nuit et du noir. Je me pose devant ma fenêtre et je regarde les nuages passer. J’observe le soleil qui se lève timidement, comme si quelque chose le retenait. Je laisse les couleurs changer sur la surface de l’eau, se fondre tour à tour les unes dans les autres, se transformer à chaque seconde. Chaque matin est si différent.

Cette vue est devant moi depuis quelques années et pourtant j’ai l’impression de ne jamais l’avoir vraiment regardée.
Je réalise combien les yeux que nous pouvons poser sur les choses changent notre réalité.
Parfois en apparence rien ne change et pourtant tout semble différent.
Parfois rien ne semble différent et pourtant tout change.

C’est un peu comme cela que je vis cette période et cette fin d’année.
Je m’arrête.
Je fais une pause.
Je ressens.
Je laisse venir.
J’autorise.
Et je sens toutes les couleurs à l’intérieur de mon ciel bouger et se transformer.
C’est en m’arrêtant que je réalise que cet arrêt n’en est pas vraiment un.
Parce que c’est dans ce rien, dans ce vide, dans ce creux que ma transformation la plus profonde peut avoir lieu.

Je quitterai cette année avec ce souhait; celui de laisser faire.
Comme la Terre qui boit tout ce qu’elle a reçu et qui se laissera féconder par ce que la vie aura décidé pour elle.

Je vais me retirer quelques temps et être un peu moins présente pour nourrir l’espace dont j’ai besoin pour créer et faire vivre un nouveau projet. Un projet qui me tient à cœur depuis des années. Aujourd’hui, je sens que son tour est venu. Que je suis prête. Et quand je l’écris, là, je le sens déjà vivre tellement fort en moi.

Je n’ai pas de mots assez grands pour vous remercier pour ce que nous avons vécu cette année. Peut-être que je les trouverai bientôt. En attendant je vous souhaite de recevoir tout l’amour que je vous porte dans l’invisible. Parce que s’il y a bien une chose dont je suis sûre, c’est que nous y sommes, là, ensemble.

Je me relierai aussi tous les matins au lever du soleil à Camille Sfez depuis ma grotte pour le #ritueldes12jours