Je viens de ce monde où le vent est un esprit qui souffle pour me parler. Où la Terre est une Mère. Un ventre chaud et obscure dans lequel je peux me reposer.

Je viens de ce monde où les montagnes se dressent devant moi pour me protéger. Où l’eau murmure si j’écoute. Où la rivière est une sœur et où les pierres sont mes grands-mères.

Je viens d’un monde où je suis libre et où la liberté ne se gagne pas. Parce qu’elle est ce que je suis, au fond de moi.

Je viens d’un monde où mon corps est un temple, mon trésor. Dont je suis l’unique Gardienne. Où mon ventre est un lieu de fierté et où mon sexe respire l’air pur de la nature, la vie et le sacré.

Je viens d’un monde où il me suffit de lever les bras vers les étoiles pour me souvenir d’où je viens. Où mes gestes sont des prières, où mes larmes sont des messagères et où personne ne choisit pour moi.

Je viens d’un monde où il me suffit de m’allonger sur une pierre chaude pour me sentir en sécurité. Où je chante pour me savoir vivante. Où les femmes offrent des fleurs à l’eau pour guérir la Terre.

Je viens d’un monde où j’ai le choix. Où je suis souveraine dans mon royaume et où je décide à chaque instant de ce qui bon pour moi.

Je viens de ce monde où l’amour l’emporte toujours sur la peur, où la lumière ne s’éteint pas, où la douceur est une puissance qui peut soulever des montagnes.

Je viens d’un monde où il n’y a plus de murs qui séparent, où les armes sont à terre, où malgré nos différences nous nous tenons la main. Un monde où l’espoir ne meurt pas. Où la foi se cultive dans un regard, une fissure ou un sourire.

Je viens de ce monde et en ce monde je crois. Parce qu’il est tout ce qu’il nous reste aujourd’hui.
Et parce que c’est le tien aussi.