Et puis il y a cette bulle indescriptible dans laquelle je flotte depuis. Ce petit être si vulnérable qui dort contre ma poitrine, alors que j’ose enfin prendre mon téléphone pour écrire ces lignes.

Il y a tous ses petits bruits. Contre ma peau ce souffle minuscule. Dans mes narines, l’odeur d’un être pur que rien n’a encore touché ni abîmé. Il y a ce regard venu d’ailleurs qui semble avoir tant à me dire. Des nuits entières à rester éveillée pour la regarder. Ne pas encore réaliser totalement ma nouvelle identité. Une rencontre qui me bouleverse et me bouscule.

Il y a cet amour fou, plus grand que tout, qui me donne le vertige. Mon cœur qui s’étend et s’étire à chacun de ses pleurs et de ses sourires. Le souvenir de notre force et de notre résilience. La douleur qui s’estompe. La puissance qui s’imprime. Des nuits entières l’une contre l’autre, à ne faire qu’une. Cette connexion primaire et animale entre nos deux corps. Et toutes ces facettes insoupçonnées de moi que je découvre. La douceur, la patience, l’instinct d’une mère que je ne pensais jamais être capable de devenir.

Quoi de plus banal que la naissance d’une mère et d’un enfant. Et pourtant quoi de plus intense, puissant et bouleversant.

Je ne sais pas où tout cela me mène. Je ne sais pas qui je deviendrai après avoir vécu tout ça. Je sais juste que je ne serai plus jamais la même.
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Merci pour tous vos mots, votre amour et vos présences invisibles. Je n’ai pas encore pris le temps de répondre à tous vos messages. Mais sachez qu’à chaque instant j’ai senti la force et la puissance des femmes et des mères. Désormais je vous vois. Je nous vois.