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Celles que j’ai été

Je ressens tant de tendresse quand je pense à celle que j’ai été. Ces derniers mois j’ai commencé à écrire son histoire. Mon histoire. Et c’est comme si je ramassais les petits cailloux de moi qu’en chemin j’avais laissé tomber. Retrouver celle qu’un jour j’ai préféré oublier. Et j’ai l’impression de me rassembler. De recoller les morceaux de ce qui un jour a été désuni. Déchiré. De réunir toutes les versions de moi et de m’assoir en cercle avec elles. Et j’aime celles que je vois. Je crois.

Parfois j’ai peur de ce que j’écris. Je n’ose pas me relire. Ces vérités que je n’ai encore jamais osé me dire. La route a été longue. J’en ai traversé des choses dans la tempête de la vie. Elle m’a longtemps montré une voie difficile. Et quand je me retourne, je vois une femme pleine de force et de courage. Une femme avide de vie, d’intensité et de liberté.

Aujourd’hui j’ai l’impression que tout a ralenti. Qu’après les vagues qui se sont déchaînées, je peux enfin me poser et regarder le ciel se refléter sur la surface de l’eau. Autour de moi tout est calme alors j’ai cessé de m’agiter. D’essayer de guérir, de m’éveiller, de transformer. Je suis là. Et c’est bien assez. Et je réalise qu’en fait, c’est dans cette douceur que ma transformation la plus profonde peut s’opérer. Contre toute attente. Sans que je ne le sente vraiment. Sans que je ne le sache.

Ecrire me fait ce cadeau-là je crois; celui de me rencontrer et d’aimer enfin celles que j’ai été.