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Cette étendue qui me sépare de l’inconnu

Depuis quelques jours tout est calme. Il n’y a pas de vagues à l’intérieur de moi. Je ne me sens ni bien ni mal. Je me sens juste à la surface des choses. Sans énergie pour aller voir ce qui se trouve au fond. Sans élan non plus pour être dans la joie. Je flotte entre deux eaux. Incapable de plonger. Incapable d’en sortir non plus. Je crois même que j’ai perdu la direction où j’allais. Je ne sais plus de quoi j’ai envie. Ni ce que je devrais faire. Ma petite flamme a rétréci. Mais elle est toujours là je crois. Tout doucement, je reprends un peu de force. Un peu de confiance.

Et quand je pense à demain, mon monde s’écroule à nouveau. Mes eaux se déchainent. Alors je reste là. Je n’écoute pas cette voix qui me dit ce que je devrais faire. Avec curiosité, je goûte à cette monotonie de l’instant à laquelle je n’étais pas habituée. Je ne saurais pas dire si je la préfère au tourbillon qui m’emporte parfois. Mais elle est là alors je suis avec elle.

Et quand je regarde au loin, de l’autre côté de l’horizon, j’imagine un monde entier qui s’agite et qui m’attend. Des choses à vivre. Des merveilles à regarder. Des âmes à rencontrer. Des difficultés à accepter aussi. Et des combats à mener.
Mais je n’ai pas la force d’y penser. Alors je me contente de sentir le soleil sur ma peau. De poser un pied dans l’eau tiède. Je me contente d’être là dans la réalité la plus ordinaire. Et je nourris mon cœur de cette simplicité.

Puis je regarde la mer et je réalise combien cette étendue qui me sépare de l’inconnu est calme. Peut-être que l’avancée pourra se faire dans la douceur. Peut-être qu’il n’y aura plus besoin de lutter. Et que quand je serai prête à repartir ce seront des graines de paix que la vie sèmera à mes côtés.