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Comme cette enfant de la vie que j’ai toujours été

J’ose enfin regarder ce que la vie me donne. Le recevoir. L’imprimer quelque part. A un endroit où je n’oublierai pas. Avant de le partager. De le laisser prendre de l’ampleur. Se diffuser. Avant de le laisser m’échapper. Je le protège encore une fois. Comme un trésor. Fragile et insaisissable à la fois.

J’ose aujourd’hui me reposer. M’arrêter pour m’assoir à mes côtés et me contenter de ce que j’ai fait jusque là. De qui je suis. Des chemins que j’ai arpentés. Comme il est beau ce paysage que depuis la montagne que j’ai gravie je parviens à contempler. Il n’est pas celui que j’avais imaginé. Je crois qu’il est plus beau encore.

Aujourd’hui j’ai envie de m’alléger. De me remercier. De poser le sac de pierres que je portais. Me délester du passé. Me contenter de ce que j’ai. Oublier un instant ce que j’aimerais. Et me blottir au creux de toi.

Toi que j’ai cherché, que j’ai espéré, que j’ai invoqué tant de fois. Mais que pendant si longtemps je n’ai pas su reconnaître. Aujourd’hui tu es là et pour la première fois je parviens à te regarder. A voir qui tu es. Il y a des hauts. Beaucoup de bas. Des choses à apprendre. Rien à comprendre. Et oui nous aimerions être trois. Mais en attendant je prends ta main et j’accepte de faire une pause sur le chemin. Pour célébrer. Pour honorer. Apprendre à t’aimer un peu plus. Sans les démons du passé.

Aujourd’hui même les yeux fermés je parviens à percevoir la beauté qui m’entoure. La grâce que la vie m’a toujours témoigné. Mais que dans les regrets et la souffrance je n’ai pas toujours su regarder.

Là où je suis la vie est redevenue tendre. Elle me berce. Elle me chérit. Le voile s’est enfin levé entre elle et moi. Je l’entends me parler. Je la ressens me traverser. Mais comme tout ce qui est léger, à tout instant elle peut s’envoler. Alors je ne m’y attache pas. Je la laisse faire. Je la laisse me prendre toute entière. Me rappeler que tout est parfait.
Et me bercer. Me bercer encore. Me bercer plus fort. Comme cet enfant de la vie que j’ai toujours été.