« Si tu veux écouter la vérité, tu dois entrer dans le silence » m’a soufflé un jour la forêt. Après cette dernière initiation que je viens de terminer, cette phrase se répète sans cesse, tourne en boucle dans ma tête.

Cela fait un an que j’ai donné naissance à ma fille. Un an que je donne tout ce que j’ai, que je suis au service de cette âme qui grandit et qui m’a choisie. Un an que j’essaie d’être partout, nulle part mais surtout avec elle. Un an aussi que j’ai mis de côté ce qui me faisait vibrer, ce qui me nourrissait moi pour la nourrir elle. Et quel cadeau de la voir se déployer, de l’accompagner à découvrir le monde comme je le regarde. 

« Si tu veux écouter la vérité, tu dois fermer la porte à tout le reste et à tout ce qui te distrait ». 

Je vais alors me retirer pour entendre ce que la nuit de l’hiver a à me souffler, pour rallumer ma flamme, écouter mon ventre, encore, plonger dans l’obscurité que je chéris tant, qui me berce comme chaque fois m’a bercé la forêt. Je vais retourner sur ces terres qui m’ont tant apris, me mettre au service, pour apprendre, avec humilité, recevoir ce qui voudra bien m’être donné. Et j’ai besoin de le faire en silence, en emportant notre cercle avec moi. 

C’est pourquoi je souhaite de tout mon coeur que nous nous réunissions une dernière fois, avant le grand voyage de l’hiver et de l’obscurité, pour écouter ces voix qui nous parlent, pour nous laisser bénir par la lune froide, pour nous incliner devant le passage vers l’hiver de nos ventres, pour suivre la direction du silence et de la vérité, pour écouter profondément les messages de nos matrices et de la nature divine, et pour honorer tous les cadeaux, les guérisons et les libérations de cette année. 

Puisse le nouveau cycle qui s’ouvre guérir un peu plus nos coeurs. 

Puissent les prières pour le monde être envoyées.

Puissions-nous revenir de la grande nuit plus grandes et plus vraies.