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J’ai essayé de me poser plusieurs fois. Pour écrire quelque chose.

Prendre le temps de me retourner et contempler cette année. La plus belle de toutes les années, la plus interminable et la plus brève, la plus difficile et la plus époustouflante.
Comme je suis fatiguée de cette année, lasse, vidée. Et comme j’aimerais que jamais elle ne se soit terminée. Qu’elle dure pour toujours.

Ce soir, je me suis arrêtée, alors qu’elle dort sur moi. J’écris d’une main, sa peau qui brûle mon bras. Comme me brûle, me consume cet amour. M’arrêter pour vous raconter, me raconter à moi. Cette année. Mesurer l’ampleur. La grandeur. Le vertige de tout ce qu’elle a renversé.

Et quand je me connecte à ça, que je trouve enfin une faille pour plonger en moi, me ressentir, prendre de la hauteur, ce que je perçois me fige. Et les mots ne viennent pas.

Comment parler de cette année, de cette rencontre. Avec ma fille. Mais surtout avec moi. Cette partie de moi que j’ai retrouvée, qui me laisse sans voix.

Cette année, je suis devenue mère, mois après mois. Et quelle mère j’ai été. J’ai découvert le don totale, inconditionnel. Les ressources illimités. La capacité humaine à tout donner. La puissance du corps. Le dévouement du cœur. Moi qui ai si longtemps pensé que je n’étais pas une bonne personne, et qui le pense encore parfois. J’ai rencontré en moi une mère.

Cette année, j’ai touché le fond, je me suis rendue, j’ai perdu espoir. Et au milieu de tout ça, du rythme effréné de la maternité, du manque de temps, du manque d’espace, de la solitude, de l’impuissance, j’ai retrouvé la Foi. La foi indescriptible en quelque chose d’immense, en quelque chose d’invisible, en quelque chose d’innommable, que j’ai toujours connu,
su, qui a toujours été en moi, mais qu’au fil des années, dans les épreuves et la douleur, j’avais oublié.

Cette année, j’ai retrouvé mon chemin. Un chemin qui parle de souffrance, de passé, de sacrifices, de regret, de courage, de difficulté. Mais par dessus tout un chemin qui parle d’Amour.