Et pourtant je sais que l’on se relèvera.
Que l’on célébrera à nouveau ensemble.
L’amour.
La confiance.
L’unité.
Que l’on sera fier de nos différences.
Que l’on honorera nos résiliences.
Que l’on volera à nouveau libre comme le vent.
Et que l’on regardera tout ça avec les yeux de celui ou celle qui a grandi.

En attendant, je m’accroche à ce qui est là. Ces paysages qui m’entourent. La beauté que la Terre me donne à regarder. Les nuages qui défilent sous mes yeux et se transforment à mesure qu’ils avancent.
Le vide qui m’hypnotise.
L’immensité.
Ces montagnes gigantesques qui se dressent devant moi comme pour me dire quelque chose.
Qu’il n’y a peut-être nulle part où aller.
Et qu’il n’est plus nécessaire de chercher.

C’est vrai, elles n’ont jamais bougé.
Et pourtant elles ont tout vécu, tout traversé.
Elles ont bravé les âges.
Traversé le temps.
Essuyé les tempêtes.
Accueilli le soleil aussi.
Regardé simplement la vie passer.
Et témoigné de l’histoire de l’humanité.
Qu’ont-elles vu?
Qu’ont-elles entendu?
Que je n’ai su encore écouter.

Elles semblent porter un grand secret.
Celui que l’on souffle au creux de l’oreille pour que l’âme entende.
Ou que l’on n’ose dévoiler de peur de le laisser s’envoler.
Celui qui se passe de mots parce qu’au fond de soi l’on sait;

“C’est en restant dans le silence et l’immobilité que tu entendras ton cœur parler.
Cette nature qu’un jour tu as oublié te donne toutes les réponses que tu cherchais.
Ce monde qui te fait si peur porte la souffrance mais aussi la beauté.
Laisse mes sommets te donner de la hauteur.
Ma base te rappeler combien tu es forte, puissante et ancrée.
Mes vallées t’accueillir pour que tu puisses enfin te reposer.
Tu n’es pas seule mon enfant.
Et tu ne l’as jamais été. »