Cela faisait quelques temps que je sentais ton appel. Quelques mois que je te rencontrais en rêve. Que l’invisible déposait des messages de toi sur mon chemin. Sans que je n’écoute. Sans que je ne comprenne.

Ce matin je te regarde. Tes couleurs. Ta lumière. Tes montagnes qui m’ont protégée dans tout ce que j’ai traversé. Tu as été brute. Sans concession. Tu m’as rappelé qu’il n’y a rien que je ne vive que je ne sois capable de surmonter.

J’ai vu mon masculin en toi. Ce gardien puissant. Ce soleil intense et brûlant. Cette force avec laquelle je suis née et ce courage qui ne m’a jamais quittée.

Qu’étais-je venue chercher en décidant au milieu de la nuit de prendre un vol pour te retrouver? Ce que tu m’as donné est immense. Ce que j’ai retrouvé près de toi est précieux. J’ai eu mal. J’ai eu peur. J’ai eu envie de te quitter. Mais ce matin je te regarde et je ne vois que la beauté.

Il y a un temps pour tout. Un temps pour apprendre. Un temps pour guérir. Un temps pour digérer. Un temps pour transmettre. Ce fut le temps pour moi de faire face. Avec courage. Sans masque et sans échappatoire. Ce fut le temps de ratisser et de creuser encore un peu plus à l’intérieur de moi. De vider le poison de mes veines. D’accepter que je ne sais rien, que la route est longue, que je n’en suis qu’au début du chemin. Ce fut le temps pour moi de rencontrer l’invisible. De renforcer mes croyances et ma foi encore si fragiles. De me mettre à genoux devant cette force qui agit au dessus de moi. Et de m’abandonner à ce que je combattais avec tant de ferveur.

J’ai l’impression d’avoir reculé tant la route me paraît encore longue. Je n’ai rien gagné en venant jusqu’à toi. J’ai juste vidé le sac de pierres que je portais dans mon cœur.

Je quitterai ta Terre avec de l’amour. De l‘amour pour les difficultés que je rencontre encore. De l’amour pour toutes ces montagnes qu’il me reste à gravir. Et pour toutes celles que j’ai su dépasser.

Que notre séparation soit douce et joyeuse.
Et que nos souvenirs ensemble me berce encore un peu contre toi.