Il y a quelques jours nous fermions notre cercle et nous offrions des fleurs à la rivière. Là où 18 femmes sont venues plonger dans leurs ombres pour retrouver le chemin de leur lumière.

Nous sommes descendues au creux de nous. Là où il fait sombre. Là où nous n’avons pas envie d’aller. Et ensemble dans le noir, nous avons laissé remonter nos passés et nous avons bercé nos histoires. Nous nous sommes écoutées. Tellement. Avec tant de présence, d’amour pour l’autre et de dévouement. Nous avons appris à nous regarder. Même les yeux fermés. A nous accepter. Juste avec un regard.

Nous avons hurlé nos prénoms dans la nuit pour nous rassembler. Ramener ces petits morceaux de nous que nous avions oubliés. Nous avons fermé les yeux pour mieux voir et nous avons prié.

Nous avons prié dans le silence et dans les chants. Nous avons prié agenouillées devant le feu et nues dans la rivière. Nous avons prié en chantant, en dansant, en posant nos fronts sur la Terre.

Je ressens beaucoup de tendresse en écrivant ces mots. Un amour à la fois pur, fragile et indestructible. Pour toutes ces femmes que je rencontre. Aimer mes semblables. Apprendre à les voir vraiment et à les laisser briller. Voilà ce que mon âme est venue retrouver et guérir à vos côtés.

Aujourd’hui j’envoie une pensée particulière pour la rivière. Pour la remercier de toujours savoir nous porter, mouiller nos larmes, soulever nos chants, emporter nos prières, bénir nos renaissances et bercer nos corps et nos cœurs blessés. Avec tant de grâce, de force et d’humilité. Et puis je bénis la vie de m’avoir amenée jusqu’à toi Natachafaitduyoga. Prendre ma place à tes côtés est venu panser quelque chose de douloureux, de grand et de si important.
Je ne remercierai jamais assez Miguel Sevilhano Vision Quest d’œuvrer pour elles, de soutenir le grand cercle des femmes qui se lèvent et de porter notre espace avec présence, tendresse et révérence.

Que nos prières soient emportées par le vent et que le ciel se souviennent toujours de la puissance de nos chants.
Heiya.