Maternité

C’est le milieu de la nuit et je me suis levée pour écrire ces mots.

𝑃𝑎𝑟𝑡 𝐼

Oui je suis fatiguée, j’ai mal dans chaque centimètre de mon corps, je n’ai pas une seconde pour moi, j’ai traversé la plus grosse tempête avec mon partenaire ces 3 derniers mois, il s’est passé des semaines sans que nous ayons le temps de nous regarder dans les yeux, de nous prendre la main ou d’avoir un geste tendre. Dans les bons jours on partage un repas ensemble (10mn) et dans les jours encore plus fous on fait ce qu’on appelle un « check-in »; quelques minutes chacun pour s’exprimer sur « là où on est » et être écouté sans retour ni commentaires (on a du le faire moins de 10 fois en près de 3 mois). On a du se prendre dans les bras moins de 10 fois aussi en près de 3 mois.

Oui j’ai plein d’envies et d’idées et j’ai le souhait le plus cher de continuer de vous accompagner, mais une partie de moi hurle quand je manque une seconde avec elle. Et j’ai des plages de disponibilité de 5mn alors je suis constamment interrompue dans mon inspiration. Je travaille debout dans la cuisine avec elle qui dort en porte bébé en faisant cuire des crêpes en même temps. Je mets la pâte, je reviens sur mon ordinateur, je quitte mon ordinateur, je retourne la crêpe, je reviens sur mon ordinateur etc…

J’ai écrit mes posts sur l’accouchement quelques jours après son arrivée quand j’étais sur mon siège de bain de vapeur vaginale parce que c’était le seul moment que je m’accordais seule et parce que j’avais besoin que ça sorte.
Mais depuis je suis incapable de rien, j’ai l’impression que mon cerveau est parti en fumée, je ne me souviens de rien à tel point que parfois je prétends même avec mon partenaire parce que j’ai honte et que je me sens bête.
Oui je suis ce genre de maman qui culpabilise chaque fois que je prends un moment pour moi, chaque fois que je les laisse tous les deux. J’ai l’impression de manquer quelque chose, j’ai l’impression de tout rater.
Oui j’ai peur de rater ma maternité, de rater ma connexion à elle, d’être une mauvaise mère, qu’elle me juge ou me rejète un jour parce que j’ai mal fait.

~ suite dans le prochain post