Plus de 24h que le dernier cercle est passé. Et je suis toujours sans mots. Je sens juste intensément la puissance de ce qui je crois nous a traversées.

450 femmes étaient reliées cette nuit-là

Je pourrais vous parler de combien j’ai eu peur, de combien une partie de moi a eu envie de fuir avant de me connecter, 450 femmes… De la sueur qui a coulé sous ma robe, des tremblements qui ont envahi mon corps, de mon cœur qui a battu à en faire exploser ma poitrine, le souffle coupé.

Mais je vous parlerai surtout de ce chant qui a ouvert notre cercle. Des femmes d’Amazonie qui chantent sans pudeur la puissance de la forêt. De combien je l’ai sentie entrer dans notre cercle. Cette force féminine que nous montre la nature, qui nous fait tenir debout, nous réunir si nombreuses, rencontrer la mort et l’obscurité, tout transformer, faire ce travail que des millions de femmes ont fait avant nous et le faire passer avant tout. Parce qu’il n’y a rien à mes yeux de plus grand et de plus important. Malgré la noirceur, la douleur et toutes les peurs que nous portons dans nos ventres. Nous étions là. Le courage entre nos mains. Parce qu’il n’y a pas d’autres voies, que celle de regarder en face ce qui un jour a été sombre, caché, ce à quoi nous avons perdu accès pour oublier le passé. Mais mon dieu que le cadeau de l’autre côté est beau.

Je crois que par dessus la beauté et l’immensité de ce cercle, ce qui m’a touché au delà de tout fut votre présence. Le temps que vous avez pris pour être à mes côtés. Me remercier. M’honorer. Me dire combien ce chemin ensemble a changé quelque chose. Jamais je n’ai reçu autant d’amour. Après avoir tant donné, tout donné ces 3 dernières années, j’ai senti que c’était à mon tour de recevoir, d’être accompagnée dans cette traversée. Et je me suis laissée faire. J’ai senti les 900 mains tièdes me souhaiter bon voyage, m’accompagner dans cette (re)naissance. Et pour cela, il n’y a pas de mots.
Je crois que pour la première fois je sens véritablement ce que cela veut dire que d’être une communauté.
Et aujourd’hui j’ai de l’espoir.
Et je sais qu’au moment de mon passage de l’autre côté, un grand cercle se tiendra autour de moi pour me protéger.