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Des mois avant d’oser revenir

Il m’a fallu quelques mois avant d’oser revenir ici, avant de pouvoir écrire. Je ne sais pas encore si je suis prête. Je ne sais pas trop comme le faire. Mais ce soir l’élan est là, l’envie aussi je crois. Parce qu’écrire c’est chaque fois me rapprocher de la vie, la laisser me traverser, me murmurer. Et alors que je pose ces mots, je sens son souffle sur ma peau. Elle me rappelle qu’elle est là chaque fois que je ferme les yeux et que je me pose en moi. J’ai peur aussi. De rompre le secret. De trahir une part de mon intimité. De ne pas trouver les mots fidèles à ce qu’elle essaie de me dire. De ne pas honorer ce que j’ai reçu. De retomber dans le piège de ce monde virtuel qui à mes yeux a perdu tout son sens. J’ai pensé à tout arrêter, à me retirer de cette toile, à recommencer ailleurs peut-être. Tant le message était beau. Tant le message était clair. « Si tu veux entendre la vérité, tu dois entrer en silence ». Ne plus raconter, ne plus partager, ne plus retranscrire les messages que je crois entendre. Comme si tout ce que j’avais vécu là bas me retenait de dire. Comme si le précieux et le sacré ne pouvait plus être raconté, exposé, banalisé de cette manière. J’ai eu envie de protéger ce trésor. D’honorer la nature qui m’a parlé, la simplicité de cette vérité qui se déroulait devant moi, les esprits qui ont osé se montrer sans avoir peur d’être jugés. Mais alors que faire de tout ça. Cette magie que je crois toucher mais qui pourtant m’échappe. Ces messages que je reçois mais que dans le monde extérieur je semble oublier. Cette beauté qui a toujours été là mais que j’oublie encore trop souvent de regarder. Je ne sais pas. Quelle forme ma présence ici prendra. Mais je crois que ce soir j’avais juste envie de vous dire que je suis là.