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Il y a deux semaines que nous sommes reparties. Deux semaines que les images défilent.

Que j’essaie de poser des mots dans ma tête. Deux semaines que j’ai peur de raconter. Comme si tout ça m’était interdit, comme si je devais cacher ce à quoi nous avons touché.

Plus je mesure l’immensité de cette voie, moins je parviens à en parler. J’ai peur d’abîmer la beauté de ces vérités qui remontent. De ces gestes tant connus, de ces prières que j’ai récitées sans les connaître, de ces chants, tant de fois entendus. J’ai peur d’interférer avec l’évidence, avec la préciosité. J’ai peur de parler de la beauté dans la souffrance. Pas la souffrance qui fait mal, celle qui ramène à la Vérité.

Je vis ces pratiques dans l’ombre depuis des années. Et pour la première fois je m’autorise à les partager. À tenir l’espace pendant une semaine et à vivre en cercle ce que tout ce temps je pratiquais seule, en secret.

Une semaine de dépouillement le plus total. De dévouement à l’Amour. De retour dans le cœur de la Mère Divine. Une semaine de froid, de courage, de retour à la Terre brute. Une semaine de dévotion pure à la Lumière, de service dans notre humilité, sans rien demander en retour.

Je ne sais pas comment j’ai trouvé la force de traverser, de puiser dans mes ressources, après un an et demi sans dormir, avec ma bébé à mes côtés. Je ne sais pas où j’ai trouvé le courage de surmonter les peurs, les mémoires de celles qui ont été persécutées, les attaques de l’ombre, les tests et les challenges. Chaque fois des cadeaux cachés me permettant de renouveler mon engagement, ma certitude et ma foi.

Et je sais que c’est autre chose qui m’a portée. Quelque chose que je n’explique pas. Comme tous ces morceaux de moi qui se recollent depuis des mois. Comme le rendez-vous que toute ma vie j’avais attendu sans même le savoir. Comme des retrouvailles, un retour chez moi, dans la chaleur de mon cœur. Une renaissance à mes origines. Avec mes sœurs. Tant aimées, tant attendues. Que j’ai finalement retrouvées.

Nous étions 23. Lorsque nous chantions dans le temple, nous étions des milliers de voix.

À toutes mes sœurs Madeleines.
Ahava 🌹

Initiation Womb Priestess