Ces temps-ci je ne fais rien. Ou presque rien. Je me suis arrêtée. Je me lève tôt. Très tôt. Avant le soleil. Quand il fait noir. Partout en moi et autour de moi. Je contemple. J’écris. J’écoute. Mon agenda est vide. Tout comme ce temps qui passe. Je m’étais promis cette pause après les retraites de cette année. Pour lesquelles je crois que j’ai tout donné. J’ai aussi eu besoin de comprendre l’ampleur de ce nous avons vécu. Le ressentir vraiment. L’intégrer. L’honorer. Pour pouvoir trouver les ressources de vous accueillir cette année.

Je ne savais pas à quoi cela allait ressembler. Une pause. Comment j’allais faire. Ce que j’allais y trouver. Si j’allais m’ennuyer.
Souvent ce vide m’effraie. J’ai peur. Que le monde m’oublie. Que le monde continue de tourner. Moi à l’arrêt. J’ai peur de ne pas être utile. De ne servir à rien. De ne jamais pouvoir revenir.
Et pourtant je sens plus que jamais que cet espace temps que je m’offre est au service de bien plus grand. Que quelque chose s’opère profondément.
A la surface, j’ai cessé de m’agiter. On dirait que je suis immobile. Mais au fond de moi tout bouge. Change. Se transforme. Se déplace. S’ajuste. Je sens que quelque chose d’important est en train de se passer.

Alors je respire. Je laisse faire. Je couve cette transformation comme on couve un trésor.
Je prie. Je remercie aussi. Et je me souviens à chaque instant de m’en remettre à la vie.