Œuvrer pour elle(s)
J’ai eu peur de ne plus savoir aimé.
De mettre isolée trop longtemps. D’avoir rebâti ce mur entre moi et les autres. Entre moi et le monde. Ce mur qui me donne l’impression d’être protégée. Mais pourquoi se protéger quand il n’y a pas de danger.
J’ai douté de ma capacité. De ma légitimité. De mon énergie vitale. J’ai eu peur d’être fatiguée. De ne plus savoir comment faire. Comment plonger. J’ai eu peur de ne plus savoir comment ouvrir mon cœur. Ne plus ressentir. Ne plus savoir créer. Avoir perdu cette flamme.
Malgré tout je me suis laissée porter. J’ai fermé les yeux et j’ai fait confiance. J’ai beaucoup prié. J’ai entendu la voix de la Terre m’appeler et cette fois je l’ai écoutée. J’ai suivi cet élan. Cet appel du dedans. Cet appel à œuvrer. Pour elles. Pour moi. Pour nous. Et puis pour Elle surtout. J’ai honoré ce mouvement qui vient de mon ventre et qui dépasse toutes les voix dans ma tête. Celui qui m’invite à prendre ma place à vos côtés. A m’assoir en silence. À lâcher l’exigence. J’ai accepté de ne rien contrôler. De ne rien savoir. De ne rien décider. Et j’ai laissé faire. J’ai laissé mes larmes couler. Ma vérité me traverser. Mon cœur écouter. Ma pousse fragile et vulnérable sortir de Terre. Malgré l’inconnu. Malgré la coquille dure. Et à cet endroit je me suis laissée toucher. Par la beauté de vos regards, la simplicité de ces moments sacrés, la vie qui ne cesse de couler dans nos veines, l’envie plus forte que tout d’éclore et de se déployer. Et cette foi qui au final ne m’a jamais quittée.
Retraite “Gardiennes de la Terre” au Portugal ~ Avril 2021