Au delà de ce que je vois
Ce matin je regarde l’eau couler devant moi. Cette rivière que je connais bien et que le soleil du matin, dans le ciel nu, rend argentée. J’observe l’air qui vient y dessiner de petites vagues. Des ondes partout qui recouvrent cette rivière d’une robe qui danse avec le vent.
L’eau qui s’étend devant moi paraît plus grande. Il y a quelque chose d’immense dans chaque reflet, chaque mouvement de l’eau que je regarde. Comme si quelque chose de plus vaste s’ouvrait à moi.
J’y vois la beauté. La beauté de ces couleurs, de cette nature, de ce qui s’est levé avec le jour. Mais aussi une autre beauté. Celle qui se trouve au delà de ce que je vois. Parce que j’y vois la vie qui coule. Le temps qui passe. Qui ne s’arrête pas de passer. Qui m’emporte moi aussi vers autre chose. Comme ce courant, comme ces vagues, comme ces couleurs. Vers un espace que je ne connais pas encore.
Je sens le renouveau dans chaque seconde qui s’écoule. Et je réalise que je n’ai plus peur. Comme cette eau qui se laisse porter. Je m’en remets.
Je laisse l’instant qui se renouvelle et se renouvelle encore m’emmener. Je quitte un monde pour en trouver un autre. Celui de l’instant. Dans lequel, lorsque je plonge, je ne suis plus seule.
Les contours de mon corps se fondent dans ce qui m’entoure. Je deviens cette rivière qui coule. Qui devient ce vent. Qui devient ce ciel. Quelque chose me traverse. Je crois que c’est la vie. Je respire ce que je vois. Et ce que je vois me respire.
Nous sommes une.
Nous sommes là.