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Demander de l’aide

J’ai grandi avec l’idée que je devais être forte. Que je devais m’en sortir seule. Qu’il n’y avait que moi et moi-même face aux épreuves et face à la vie. Les événements m’ont appris à masquer mes faiblesses. À toujours prétendre pouvoir me relever et à me pousser à continuer d’avancer. Même quand j’étais à bout de force.

Le seul modèle féminin qui m’a été donné est celui de ma mère. Une femme forte. Une femme “courage”. Une femme qui s’est toujours battue et qui a tout surmonté. Qui n’a jamais demandé d’aide et qui n’a jamais osé attraper une main qu’on lui tendait. Et j’ai longtemps porté cette armure. Celle qui me donnait l’illusion d’être infaillible.

Ces derniers mois ont été difficiles. J’ai ralenti et dans cet espace que j’ai créé pour me retrouver, j’ai écouté et j’ai ressenti. Tout ce que dans le mouvement je tentais de fuir depuis des années. J’ai revécu des blessures profondes. Celles que j’avais bien pris le soin d’enterrer. J’ai sombré dans ma fatigue. Je me suis perdue dans ma colère. J’ai revécu des schémas et je me suis sentie prisonnière de tout ça.

Et puis à cet endroit, là où la lumière ne semblait plus pouvoir passer, j’ai accepté de poser un genou à terre, de baisser mes armes et de demander de l’aide.
Si vous saviez comme cela me coûte de simplement dire “je n’y arrive pas” ou “je ne sais plus quoi faire”. Et à la fois en attrapant cette main qui avait toujours été là, j’ai ressenti une force immense à l’intérieur de moi. Comme un souffle puissant qui me soulève et qui me rappelle ce que je sais déjà. Que je n’ai pas besoin de le faire seule pour le mériter. Ni d’être forte pour exister.

Je remercie ces femmes incroyables. Ces fées guérisseuses qui me guident à leur tour aujourd’hui. Et toutes les épaules invisibles sur lesquelles j’accepte enfin de me reposer.