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Tudo passa

Ces derniers mois ont été difficiles. J’ai réveillé des mémoires douloureuses. J’ai touché un état d’épuisement comme jamais auparavant. Je me suis vidée de ma substance. J’ai perdu mes ailes. Et je me suis retrouvée à terre, sans plus rien à quoi me raccrocher, incapable de me relever.

Au début je n’ai pas voulu entendre. Cette voix qui me disait de regarder à cet endroit. Puis la vie m’a forcé à me faire face.

D’abord j’ai du accepter ce qui m’arrivait. Sans vouloir le changer ou espérer autre chose. Apprendre à être là-dedans aussi et à être une amie douce pour ça. Regarder en face cette petite flamme qui ne parvenait plus à vaciller. Ce feu qui avait fini par s’éteindre en moi. Et être là, dans l’obscurité. J’ai cru mourir à cet endroit.

Puis j’ai décidé de partir. Seule. De l’autre côté de l’océan. J’ai entendu la voix de la forêt. Si lointaine et pourtant si forte. Me dire de venir la retrouver. Ce que j’ai vécu là-bas a été douloureux, difficile, confrontant. J’ai plongé dans l’ombre, dans les douleurs du passé. 7 ans que je me guéris. Et en être toujours là. Voilà ce que je me suis dit.

Mais cette fois-ci quelque chose était différent. J’ai compris que cette souffrance était la porte de sortie. La libération que j’espérais depuis longtemps. J’ai compris que lorsque j’allais dans l’ombre, j’allais aussi dans la lumière. Et que si je refusais d’y entrer, rien ne pouvait changer. Et je suis revenue à quelque chose de si simple. Quelque chose qui a toujours été là; m’en remettre à la Elle. La nature. Cette médecine que j’avais oublié. Celle de mettre les pieds dans la terre. De poser mon ventre sur un rocher. De laisser couler l’eau sauvage sur mon corps. De nourrir mon cœur auprès du feu. Et de chanter.

Je n’ai rien fait de plus. Justement, je n’ai rien fait. Je n’ai rien voulu changer. J’ai été là pour ce qui me traversait. Je me suis rendue à ce qui m’arrivait. J’ai accepté. Et j’ai prié.

Et au bout d’un moment
quelque chose s’est passé. Quelque chose
de très profond, de très ancien s’est
rebranché. J’ai senti la sève remonter
depuis la Terre et couler dans mes veines.
Ce qui me traverse depuis est fort,
fulgurant, sans compromis. Ça bouge à une
vitesse folle. C’est à la fois puissant et à la
fois fragile. A la fois profondément ancré et
prêt à s’envoler. Je ne sais pas exactement
ce que c’est. Mais je sais aujourd’hui que la
vie elle, est légère. Et que tout passe. Tout
se transforme. Tout se retrouve un chemin.
Et que si nous refusons d’aller voir l’ombre
alors il ne peut rien se passer.