Ce mot.
Ces 4 lettres.
Cette rencontre qu’un jour j’ai faite.
Ou plutôt ces retrouvailles qu’elle et moi nous nous sommes offertes.

J’ai beaucoup d’amour pour ces années à avoir cheminé avec elle, à la redécouvrir, à reprendre contact avec cette partie de moi que je ne soupçonnais pas. Comme il m’a fallu du temps pour sentir quelque chose. Pour la réveiller, l’entendre me parler, me révéler. Pour reconnaître qu’il y avait bel et bien une force, un trésor ici à récupérer. Une voix à réclamer et à faire entendre.

Elle qui a toujours été là pour moi. Qui me voit à chaque instant depuis que je suis née. Elle que j’avais oublié mais qui attendait que je fasse ce pas. Elle qui a toujours su qui j’étais, la force dont j’étais capable, la puissance dont j’étais faite. Elle qui m’a jeté dans l’immensité de mes possibilités.

Comme ce voyage a été long et douloureux. Mais comme le cadeau de l’autre côté fut beau.
Comme il m’a fallu du courage pour revenir à cet endroit, rencontrer ses lieux obscurs, reconnaître ce qui un jour avait été blessé et oublié, témoigner des traumas et toucher l’intouchable de sa sagesse innée.
Et chaque couche que je retirais donnait à voir une profondeur plus grande à explorer.

Ce voyage fut une mort intérieure, une chute dans mes abîmes. Accepter d’entrer dans le vide, dans le noir, dans l’inconnu sans possibilité connue d’en ressortir. M’abandonner à cette mort et me livrer au processus est ce qui a ouvert un jour à nouveau mon cœur et mon utérus à la grande toile de la vie.

Aujourd’hui après avoir donné naissance, j’ai l’impression de ne plus rien savoir, de ne plus la connaître et c’est un nouveau voyage qu’elle m’invite à commencer. Elle m’apprend à accepter ce chemin avec humilité et à tout devoir recommencer. À oublier tout ce qui a été, tout ce que j’ai cru un jour acquérir ou comprendre pour m’ouvrir à d’autres possibilités. Et c’est ça sa magie. Le cadeau qu’elle me fait. Un nouveau chapitre qui s’ouvre.
Et un élan si grand de le commencer à vos côtés.