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Comme une fleur qui pousse au milieu du désert

Il y a encore tellement de barrières autour mon cœur. De chaînes qui l’emprisonnent et le retiennent en arrière. De poids et d’histoires du passé qui l’empêchent d’être chaud. D’être tendre. D’être vivant.

Si longtemps j’ai aimé sans être aimée en retour. J’ai aimé dans le vide. J’ai aimé dans l’absence. Et dans le fantasme de ce que l’amour pourrait être. Et maintenant qu’il est arrivé, tout se verrouille. Mon corps se ferme. Mon cœur tremble. Mon cœur a froid. De ne pas pouvoir s’ouvrir. D’avoir oublié.

Ce soir j’ai de la pierre dans le cœur. A force de retenir. De m’empêcher. De résister de toutes mes forces à m’abandonner. J’aimerais le vider ce sac. Enfin me libérer. Prendre cet envol que j’ai tant attendu. Parce qu’aujourd’hui l’amour est là. Je le reconnais. Je sais que c’est ça. Je sens sa présence partout à l’intérieur de moi. Mais il y a comme un mur de glace qui me sépare. J’ai l’impression de ne jamais avoir su comment faire. Comment l’accueillir. Comment m’ouvrir. Peut-on avoir trop souffert ou trop aimé?

Ce soir je pleure. Les larmes coulent. Comme une rivière dont on regarde le courant passer. Sans savoir où toute cette eau peut bien aller. Mais on m’a dit que pleurer c’est réouvrir son cœur.

Ce soir je te parle à toi. Dont le cœur se reconnaitra. Dont la source se croit asséchée. Dont le cœur a froid ou a peur mais hurle en secret de pouvoir un jour aimer. Aimer encore. Aimer ailleurs. Aimer avec d’autres couleurs. Malgré les montagnes à gravir et les sacs de pierres. Aimer comme un nouveau départ. Comme le soleil qui réchauffe après une nuit glacée. Comme une fleur qui pousse au milieu du désert.