Dans la pénombre d’un cercle
Dans la pénombre d’un cercle, je viens pour me rencontrer. Apprendre à me connaître. Me rassembler. Sortir de ce que je sais dire, de ce que je crois être. Pour me découvrir dans cette autre vérité. J’apprends alors à me regarder dans l’obscurité. A ne plus avoir peur du noir. Mais à le laisser me parler et me montrer ce que je dois voir.
Ce qui se trouve de l’autre côté, au delà de ce que je connais, de qui je crois pouvoir montrer. M’autoriser cette parole tremblante, celle que je pense ne pas pouvoir prononcer. Et au fil de mes mots qui se posent dans le vide, ne plus me reconnaître et pourtant découvrir qui je suis.
Laisser s’exprimer une autre partie de moi, qui m’était inconnue jusque là. M’entendre dire l’indicible, le plus sombre mais peut-être le plus vrai. Tirer le fil de cette vérité sans savoir où cela va me mener. Parce qu’il n’y a pas de direction, pas de but, ni de réponse. Juste une écoute qui vient ouvrir en l’autre cette part encore non soupçonnée. Sauter dans le vide de ce silence qui me colle au sol, le coeur battant, étouffant ma poitrine.
Pourrais-je un jour reprendre mon souffle?
Le mur tombe, se fracasse sous mes pieds. Mes masques se déchirent. Je ne sais pas ce que je vais découvrir mais je suis prête. A trouver le courage de plier, la force de trébucher, d’accepter de me mettre à terre. Pour ensuite me relever et oser les regarder. L’espace d’après, sentir à nouveau la vie passer, l’énergie me traverse telle une vague rugissante ou un orage en colère. Le coeur qui bat. Je crois que c’est pour me rappeler que je suis vivante que je suis venue jusque là.
J’honore et je remercie ce cercle. Et tous les autres cercles. Ceux qui m’ont vu mourir, ceux qui m’ont vu renaître. Parce que chacun à leur manière m’ont appris que l’ombre n’était pas là pour me faire peur mais pour me montrer qu’à travers la douleur, l’amour pouvait être réhabilité.