Voilà quelque temps que je ressens le besoin de m’isoler, de disparaître un peu. Comme la vague qui se retire pour pouvoir avancer plus loin sur le rivage.

J’ai eu besoin de mettre des projets de côté, de reporter à plus loin certaines choses qui me tenaient à coeur. Pour un temps, ne plus être au service de l’autre. Remettre en question ma place, mon rythme, mes désirs. Pour me rapprocher de moi-même et respecter mon intégrité.

Créer un espace où je peux plonger, me recueillir, bercer cette année passée qui fut si intense et si chère, adoucir mon corps, prendre soin de mon couple, cette famille qu’à deux, malgré les difficultés, nous tâchons chaque jour de former.

Apprendre à rester à la surface aussi et à m’en satisfaire. Vivre un jour après l’autre. Et lâcher ce que j’attendais pour chérir ce qui m’est offert.

C’est timidement qu’aujourd’hui j’écris ces mots, que je reviens ici. J’ai l’impression de ne plus savoir comment faire. Comment écrire. Comment m’adresser à vous. Quelle place et quelle importance donner à ce grand tissage qu’ensemble nous avons créé.

Ce que je sais c’est que je ressens plus que jamais le rappel de la lumière.

Des années que je plonge dans l’ombre. Que je cherche, que je panse, que je dissèque. Que je m’attache à aimer toutes les parties de moi et de mon histoire, même les plus sombres, pour apprendre à y trouver de l’or et des trésors cachés.

Les jours s’écoulent à présent et chacun semble vouloir me sortir un peu plus de la nuit noire qui me couvait.

Et c’est de cet endroit où je me trouve que mon coeur m’invite à ouvrir un espace pour nous, pour qu’ensemble nous fassions vibrer nos voix, nos utérus et nos prières,